Tour d’horizon de l’actualité avec Renaud Lagrave, patron du PS landais.
Publié par cedric - le 29/01/2013

« Sud Ouest ». Cette semaine, les opposants à la réforme des rythmes scolaires ont fait entendre leurs voix. Que leur répondez-vous ?

Renaud Lagrave. Cette réforme s’inscrit dans un projet de loi sur l’école. Cela fait dix ans que l’Éducation nationale n’était plus la priorité des gouvernements. On revient de loin, il existe une crise des vocations, faute de valorisation du métier.

On reproche au gouvernement de ne pas avoir entrepris de concertation…

Les discussions sur la loi d’orientation ont débuté en juillet avec les syndicats, les représentants des parents d’élèves et les associations d’élus. Ils ne le découvrent pas aujourd’hui.

 

Certains enseignants demandent une revalorisation salariale. Qu’en pensez-vous ?

C’est surtout une demande très parisienne (NDLR: ma réponse exacte était que la mobilisation contre les rythmes scolaires était très parisienne et que les revendications salariales sont compréhensibles mais) De toute manière, on n’a pas les moyens d’y répondre aujourd’hui. On travaille sur l’intérêt de l’enfant, tout le monde est d’accord pour dire qu’il faut revenir à la semaine de 4 jours et demi. Quand on est passé à la semaine de 4 jours, je ne me souviens pas avoir entendu les élus ou les enseignants se plaindre qu’il y ait une demi-journée en moins. On sait bien qu’avec la semaine de 4 jours, les enfants étaient fatigués.

 

Côté élus, la réforme ne semble pas faire consensus…

Ces dernières années, on avait mis au ban les associations périscolaires. Aujourd’hui, elles vont pouvoir de nouveau proposer leurs services aux collectivités locales. C’est l’occasion de relancer leurs activités. Les communes devront faire des choix budgétaires dans l’intérêt de l’enfant. L’école fait partie de leurs compétences. Sinon, il faut s’orienter vers des mutualisations à l’échelon intercommunal. Ce sera probablement un débat pour la campagne des municipales l’an prochain. Et puis, il y a des aides de l’État pour la mise en place.

 

Autre débat : le mariage pour tous. Comprenez-vous les oppositions ?

La gauche, c’est le progrès. Le mariage pour tous, c’est un nouveau droit, comme l’a été le Pacs il y a quelques années. Ce n’est pas une obligation. Ce n’est pas une surprise, puisque la proposition fait partie des engagements de François Hollande. Je trouve qu’il y a eu un dérapage de celles et ceux qui ont utilisé ce débat dans les établissements scolaires en contrat avec l’État. Il ne faut pas que ça se renouvelle quand demain, un débat viendra sur la fin de vie. Quant aux élus, je peux entendre certaines positions. Mais pour un maire, il n’y a pas de clause de conscience. Quand on n’applique pas la loi, on rend l’écharpe. La République, ce n’est pas à la carte.

 

Le taux de chômage a fortement augmenté dans les Landes en 2012. Que faire pour y remédier ?

On subit de plein fouet la crise de l’industrie. On se retrouve dans une situation tendue niveau emploi. Le gouvernement prévoit de nombreux outils pour lutter contre le chômage en 2013 : la relance européenne, la Banque publique d’investissement, les contrats de génération, les crédits d’impôt et les emplois d’avenir. À ce propos, le démarrage est laborieux dans les Landes. C’est le moment de s’engager dans le processus.

 

La tranche d’impôt à 75 % est-elle enterrée ?

Elle n’est pas finie et doit être remise au goût du jour sous d’autres formes juridiques. Il y a un rééquilibrage entre la fiscalité du travail et celle du capital. Il faut aller plus loin avec la réforme de la fiscalité locale. Cela passe par la révision des bases locatives. La société de financement locale va permettre aux collectivités d’emprunter à court terme.

Pour qu’elles puissent relancer la commande publique et montrer l’exemple.

 

Quel est le programme du PS landais cette année ?

Ce n’est pas une année blanche. Nous allons dire ce qui est fait par François Hollande depuis qu’il est élu. On a un rôle d’alerte auprès des ministres.

La droite, c’est général et caporal, la gauche, ça a toujours été le débat. Nous allons entamer la préparation du tunnel électoral municipales, européennes, régionales, sénatoriales, cantonales… Nous créons une commission de travail sur les propositions communes des socialistes aux municipales. Près de 90 communes seront concernées par les scrutins de liste à la proportionnelle. Il y aura des enjeux sur l’intercommunalité. Nous mettons aussi en place des outils et sessions pour la formation des élus. Nous rencontrerons l’ensemble de la gauche pour une union la plus large possible.

Les candidats seront désignés en octobre-novembre prochains.