Oui au Centre culturel du vin, non aux plages landaises
Publié par cedric - le 08/04/2011

Cinq plages landaises sorties du jeu. Au profit du projet bordelais

 

Renaud Lagrave est particulièrement remonté. L’élu montois, qui est aussi vice-président (PS) du Conseil régional d’Aquitaine en charge du tourisme, craint les décisions du Comité de programmation des fonds européens qui se tient aujourd’hui à Bordeaux. Cette instance plutôt discrète, présidée par le Préfet de région, attribue les crédits négociés avec Bruxelles. La somme est rondelette car ce ne sont pas moins de 350 millions d’euros qui seront consommés en Aquitaine entre 2007 et 2013.

Depuis plusieurs années le Groupement d’intérêt public (GIP) Littoral Aquitain, présidé par Renaud Lagrave, mène un important travail de connaissance du littoral et de son trait de côte. Il lui vaut une reconnaissance nationale aujourd’hui. Le littoral a d’ores et déjà bénéficié de quelque 8 millions de crédits européens depuis 2007, mais l’État et le Conseil régional avaient prévu 13 millions pour le littoral aquitain lorsqu’ils ont porté le GIP sur les fonts baptismaux.

 

Dossiers prioritaires

Un patient travail mené avec les Communautés de communes du littoral a permis la mise en place d’un plan plage particulièrement protecteur pour l’environnement. Plusieurs opérations d’aménagement et de pistes cyclables sont dans les tuyaux. « Nous avons appris il y a peu qu’il fallait resserrer nos projets pour laisser la place à plusieurs dossiers aquitains prioritaires », indique Renaud Lagrave. En Aquitaine, les projets universitaires et de recherche et les dossiers industriels bénéficient d’un soutien européen important. « Il nous reste 90 millions d’euros et nous sommes sollicités pour près du double », résume Anne-Gaëlle Baudoin-Clerc, le secrétaire général aux affaires régionales (Sgar). L’État veut réserver des crédits pour des projets jugés prioritaires comme l’École sup optique, l’autoroute ferroviaire ou l’extension de l’usine Fonroche en Lot-et-Garonne.

 

12 millions pour le centre

C’est aussi le cas du Centre culturel de la vigne et du vin porté par la mairie de Bordeaux, un investissement touristique d’une cinquantaine de millions d’euros, à qui Bruxelles et le préfet réservent 12 millions d’euros. Pour parvenir à établir cette liste, il a fallu nettoyer quelques lignes budgétaires. Ceux du développement durable du littoral en feront les frais.

4 millions d’euros étaient encore espérés. Ce sera beaucoup moins. Le plan plage est visé. C’est ainsi que cinq projets d’aménagement de plages à Contis, Messanges et Seignosse ne seront pas retenus aujourd’hui. Les élus landais évoquent un coup de massue. Les projets de modernisation des pistes cyclables de Mimizan et entre Lacanau et Le Porge feraient aussi les frais de cette nouvelle donne. « Nous sommes d’autant plus furieux que le Centre culturel du vin ne sera jamais prêt avant deux ans », estime l’élu landais.

À la mairie de Bordeaux, on assure un démarrage des travaux sur les bassins à flot un an après le choix de l’architecte dans les prochaines semaines. Au Sgar on se dit prêt à le déprogrammer en cas de retard.