L’Alpi, syndicat mixte pour l’informatique, fête son quart de siècle aujourd’hui
Cela fait déjà 25 ans que l’ALPI (Agence Landaise Pour l’informatique) est au côté des collectivités dans le département. Un peu plus même, puisque si elle est née officiellement en 1985, ses prémices datent déjà de 1983. En cette année, les Landes sont le département pilote d’un programme baptisé « l’opération 10 000 micro-ordinateurs », qui préfigurera le plan « Informatique pour tous » lancé par Laurent Fabius, alors premier ministre, en 1985. Il s’agissait alors d’équiper une cinquantaine d’écoles en matériel, sous la houlette de François Ruiz, élu montois et professeur détaché de l’Éducation nationale.
Depuis, la demande n’a fait que progresser. « À l’époque, les appareils étaient chers et pas très fiables, se souvient Didier Robino, arrivé à l’Alpi en 1986. Les logiciels non plus n’étaient pas donnés : un logiciel de comptabilité coûtait 10 000 francs, soit 1 500 euros aujourd’hui. Et la maintenance ne suivait pas forcément. » D’où cette idée, dès 1984, de créer un service d’assistance logiciels métiers afin d’aider les communes à s’équiper et à se développer dans ce secteur.
Plus de 500 partenaires
Rapidement, l’Alpi répond à de très nombreuses demandes : de 20 communes équipées en 1985, on passe à plus de 200 dix ans plus tard. Aujourd’hui, elle est partenaire de plus de 500 collectivités landaises, dont les 25 communautés de communes et les deux communautés d’agglomération, le Conseil général, la CCIL, l’Office HLM, les CCAS, Sivom, Sictom, maisons de retraite… Petit à petit, les missions passent à la formation. « Au début, nous avions l’aide de l’instituteur local, se souvient M. Robino, puis aussi celle des volontaires formateurs en informatique, des étudiants qui effectuaient un service militaire adapté. » Puis on est passé à la maintenance, au développement de la micro-informatique, à la production de logiciels de gestion sur mesure (suivi d’actions, gestion de stocks, facturation). À partir de 1995, le boom d’Internet fait que tout le monde s’équipe peu à peu. Dès 1996, l’Alpi dispose de son propre site, et aidera ensuite de nombreuses collectivités à mettre au point puis développer le leur, les petites communes sans moyens financiers ne devant pas être désavantagées par rapport à leurs grandes sœurs.
Dès le début, l’Alpi avait créé des API (ateliers de pratique informatique) pour permettre aux particuliers de se familiariser avec ce nouveau matériel. Avec l’apparition d’Internet et pour éviter une « fracture numérique » pouvant isoler ceux qui ont peu de moyens, le Conseil général aide à la mise en place des AMI (ateliers multiservices informatiques), au nombre de 22 aujourd’hui. C’est d’ailleurs la même logique de ne laisser personne au bord du chemin qui prévaudra à l’opération « Un collégien, un ordinateur portable », pour laquelle l’Alpi aura une mission de conseil.
Depuis 2004, l’Alpi est devenue un syndicat mixte, géré en mutualisation et péréquation avec les collectivités. Elle est passée au logiciel libre, s’est attaquée au dossier complexe de la dématérialisation des marchés publics. Dirigée par Renaud Lagrave, forte de 35 agents et dotée d’un budget de 2,5 à 3 millions d’euros, dont une subvention d’équilibre de 170 000 euros du Conseil général, elle fête ses 25 ans ce matin à Morcenx.