Lagrave et Hamon, les favoris landais
Publié par cedric - le 19/11/2008


PARTI SOCIALISTE.
Parallèlement au vote national, où Hamon reste le chouchou, le premier fédéral landais est seul candidat

Personne ne l’a oublié. Et surtout pas Benoît Hamon ! 68 % des voix pour sa motion C lors du vote du 6 novembre dernier, son meilleur score à l’échelle hexagonale : les Landes ont été les premières à débusquer l’outsider parfait de cette élection au poste de premier secrétaire du Parti Socialiste.

Celle-ci devrait se jouer en deux temps, demain et après-demain, après le mélodrame du congrès de Reims le week-end dernier. Après cela, si son ambition majeure venait à être contrariée, l’eurodéputé breton pourrait au moins ambitionner une reconversion dans ces contrées, si accueillantes pour ses thèses et pleines de « vrais militants »…

Mais il n’en est surtout pas là, le quadra candidat de la première heure, « à la différence de ses deux adversaires » (Lagrave) : Martine Aubry et Ségolène Royal, la seconde ressortie du « frigidaire », la première déclarée « à 10 minutes de la clôture » (dixit Henri Emmanuelli).

Renaud Lagrave a les yeux marqués et la voix fatiguée, mais le premier secrétaire fédéral garde la pêche et le ton offensif. D’abord parce qu’au plan personnel, il est assuré de garder son poste de « patron » du PS landais pour les trois prochaines années (1), puisqu’il se retrouve seul candidat après un officieux premier tour qui a vu cet inconditionnel soutien de son ami et collègue de promo Benoît Hamon – il était son secrétaire national quand Hamon était président du Mouvement des jeunes socialistes – plébiscité au même titre que son favori et ses 68 %.

«Il n’y a que Benoît ».

L’opposition interne ainsi contenue – la tendance représentée par Alain Vidalies, soutien de Martine Aubry, n’ayant recueilli que 17 % lors du vote des motions – c’est donc le combat national qui l’intéresse au premier chef. Dans la foulée du leader landais, un Henri Emmanuelli qui n’a cessé de se multiplier ces derniers jours pour défendre son poulain, cet Hamon qui monte.

Et tant pis si le ralliement officiel hier de Bertrand Delanoë à la candidature de Martine Aubry porte un coup à l’enthousiasme du camp des tenants de la « barre à gauche ». « On aurait préféré qu’il appelle à voter pour Benoît, c’est clair. Mais la donne ne change pas : jour après jour, on voit des gens de toutes obédiences enclins, plus qu’au changement, au renouvellement. Moi, je crois au vote politique des militants. Qui en ont assez des guéguerres du Parti et savent qu’il n’y a que Benoît qui peut arrêter ça. Qui va arrêter ça. »

Quelques faits marquants du week-end passé, rappelés par Lagrave, prennent ainsi toute leur saveur… « Le vote des motions a montré que 70 % des militants(ndlr : Aubry + Delanöe + Hamon) étaient pour un vote ancré à gauche. On a beaucoup discuté avec Aubry et Delanoë pour se mettre d’accord. À 3 heures dans la nuit de samedi, après le retrait de la candidature Delanoë, Aubry était prête à soutenir Benoît. À 8 heures, son choix était différent… Quant à Ségolène, elle ne va pas nous faire, à nous qui avons 40 ans, le coup du vieux Parti qu’elle va relooker, alors qu’elle y est élue depuis 1981. »

Ce petit coup de rape donné, un autre atout peut figurer dans la manche d’Hamon : « Lors du conseil national pour élire la direction du Parti, le 29 novembre prochain, il faudra une majorité au PS. Et à ce jour, je ne vois pas qui d’autre que Benoît peut la rassembler. » Vendredi soir, on en saura plus.

(1) Renaud Lagrave est aussi seul en lice pour occuper le poste de secrétaire de la section de Mont-de-Marsan, puisque les militants auront trois bulletins de vote.

Auteur : Jean-pierre dorian