Lors de notre congrès, le vote des militants n’a pas réussi à départager nettement les quatre principales motions. Pourtant, les militants ont nettement exprimé leur envie de renouvellement et d’ancrage à gauche. Ce sont deux exigences qui s’imposent à nous si l’on veut en finir avec le statu quo politique, et si l’on veut sortir de l’ambiguïté stratégique.
L’ancrage à gauche implique que nous lancions le Parti socialiste à la reconquête.
Une reconquête qui assume d’abord pleinement les valeurs qui sont les nôtres, indispensables pour faire vivre une gauche décomplexée, fière de ses valeurs, et pour contrer l’offensive idéologique de la droite que nous subissons depuis trop longtemps.
La reconquête des Français ensuite, et prioritairement celle des classes moyennes et des milieux populaires, que nous avons le devoir de protéger des conséquences de la crise économique et sociale, ainsi que de la politique d’une droite brutale et arrogante.
La question sociale doit donc être au coeur de notre projet politique : hausse des salaires, interdiction des licenciements « boursiers », combat pour le maintien des services publics, renforcement de la protection sociale, accès au logement, moyens pour l’école…
Sur tous ces sujets, l’ancrage est gauche est incontournable et dicte notre stratégie.
Pour faire avancer notre projet, je travaillerai inlassablement au rassemblement de toute la gauche. Mais je refuserai l’alliance avec le MODEM, non par sectarisme mais parce que son projet économique libéral est incompatible avec le nôtre.
Le renouvellement et la rénovation sont nécessaires pour relever notre parti.
Nos défaites successives et notre incapacité à nous remettre sereinement en cause, l’insuffisance du travail collectif pour élaborer des idées nouvelles, les rivalités de personnes qui nous minent, la coupure avec le mouvement social… tout plaide pour que le PS change profondément.
Mais encore faut-il que ce soit dans la bonne direction : celle qui rassemble les socialistes et la gauche.
Je milite aussi pour que notre parti ressemble à la France, qu’il soit l’expression de sa diversité, qu’il représente la mixité des âges et des origines, pas seulement à sa base et dans ses sections, mais aussi parmi ses élus et ses dirigeants.
Cher-e-s camarades,
J’ai annoncé ma candidature aux responsabilités de Premier secrétaire dès le début du congrès et je l’ai maintenue avec constance et détermination, car je croyais honnête et cohérent d’afficher une ligne politique et une stratégie d’alliances claires avec une candidature franche.
Les temps qui viennent seront des temps d’épreuve pour les Français.
De l’épreuve peut naître le désespoir ou l’espérance. Mais pour que naisse l’espérance et que celle-ci s’incarne dans notre projet politique, il faudra commencer par être aux côtés des Français.
Ce que je sollicite par ma candidature, ce n’est pas un marche pied, une estrade, un tremplin, encore moins un rôle. Ce que je sollicite devant vous les militants socialistes, au commencement de ce combat, de cette épreuve que nous traverserons ensemble, c’est l’honneur, en votre nom, d’être en première ligne.