La campagne du oui
Publié par cedric - le 10/07/2008

MÉDIATHÈQUE.-Les huit élus d’opposition se sont déplacés hier à Bosquet, sur le site d’un projet « menacé par la consultation » et qu’ils défendent bec et ongles

:Jean-Pierre Dorian

Il manquait juste la première pierre. Factice, bien sûr. Mais pas un bouton de guêtres, du moins pas un des membres de l’actuelle opposition au conseil municipal montois.
Mesdames Ségolène Dauga, Sophie Avant, Michèle Peguy et Rose Lucy ; messieurs Abdallah El Bakkali, Alain Baché, Jean-Philippe Guérini et Renaud Lagrave : ils étaient venus, ils étaient tous là, hier à midi, sur l’ancienne place d’armes de la caserne Bosquet, à l’endroit exact où devrait (doit, devait ?) voir le jour en 2010 la fameuse médiathèque. Et avec un seul mot à la bouche : oui. Ou plutôt « deux fois oui », comme les réponses qu’ils souhaitent voir « une large majorité de Montoises et de Montois » cocher à l’heure de la consultation lancée par Geneviève Darrieussecq et sa majorité.
« C’est la première fois que nous nous exprimons publiquement en dehors du Conseil municipal, c’est que l’heure est un peu grave… » Premier porte-parole, Renaud Lagrave donne le ton : ils sont (de nouveau) en campagne et le disent, haut et fort. En espérant que l’écho de la place d’armes va porter, au moins sur ce sujet devenu éminemment politique.

« Le Louvre ! » Pour eux, donc, pas de doutes, ce doit être oui et oui. « Parce que cet excellent dossier nous paraissait acté, nous partions pour une belle inauguration en 2010. » Patatras ! Madame le (nouveau) maire est passée par là. Et ce qu’ils craignent clairement, désormais, c’est de voir l’ensemble du projet capoter. Et les « électeurs » démobilisés. « Il ne devrait plus y avoir débat sur le lieu, reprend l’élu PS. Parce qu’à ce stade-là, le remettre en question, c’est menacer l’existence même de la médiathèque. Or, comme pour les gens c’était ficelé, tout le monde doit se mobiliser. »
Rose Lucy en est même indignée : « On ne comprend pas ! Il s’agit de tirer cette ville vers le haut. Quant à dénaturer le lieu, franchement, c’est l’inverse : on allait avoir le Louvre ! Ce n’est pas possible de remettre ce projet en cause… »
Même si certains se plaignent de ne pas (encore) avoir reçu la fameuse enveloppe consultative dans leur boîte aux lettres, ce n’est plus trop sur la forme, c’est surtout sur le fond que les élus d’opposition brandissent les fourches.

Le goût et la couleur. Encore que, Ségolène Dauga se charge d’en remettre une couche : « On sent de la confusion dans l’organisation… On nous parle rigueur, légalité et démocratie, mais tout cela manque de transparence. En fait, ça a le goût du référendum, la couleur du référendum, mais ça n’est pas un référendum. Et encore moins une consultation digne de ce nom. »
Une petite louche en plus, signée Alain Baché, pour qui « en dehors de l’argent gaspillé (entre 375 000 et 500 000 euros de pénalité si le projet est stoppé), on aurait dû élargir cette consultation à l’agglomération entière. »
Jean-Philippe Guérini est plus piquant : « Si j’en crois ce que je lis, au final, madame le maire tranchera seule cette question. Auquel cas, cette consultation aura été une mascarade. » Et en cas de défaite de leur camp, « une vraie défaite culturelle pour Mont-de-Marsan et son agglomération », dixit Lagrave.
Mais ça, c’est pour les plus pessimistes. Abdallah El Bakkali, lui, dit « ne pas être inquiet sur la réponse que vont donner les Montois. » Surtout si c’est oui.