La gauche se lie
Publié par cedric - le 14/11/2007
article paru dans Sud Ouest
POLITIQUE.
Pour la première fois dans le département, socialistes, communistes, Verts, Radicaux de gauche et chevènementistes ont constitué un comité de liaison


:Jean-François Renaut



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C’est Alain Baché, pour le Parti communiste, qui lit le communiqué commun. Il prévient que ce texte convergent laisse de côté les divergences (exemple : le référendum sur la Constitution européenne) entre les uns et les autres. L’heure est à l’union, pas aux chicaneries.
Pour lui, les six premiers mois de la présidence de Nicolas Sarkozy ont consisté à s’attaquer au monde du travail. « Travailler plus, remise en cause des solidarités, payer plus pour se soigner, remise en cause des avancées sociales, baisse du pouvoir d’achat, suppression de milliers d’emplois dans la fonction publique, plus de précarité? »


« Une voix commune ». Dans la grande salle de la Maison des associations du boulevard de Candau à Mont-de-Marsan, les autres chefs de file de la gauche landaise opinent du chef. Il y a là Renaud Lagrave pour le Parti socialiste, Jacques Papon pour les Verts, Daniel Verdier pour les Radicaux de gauche, et Xavier Dumoulin pour le chevènementiste Mouvement républicain et citoyen.
Ces cinq partis de gauche ont constitué un comité de liaison. Si les uns et les autres entretiennent de bons rapports, cette union est une première dans les Landes. Même à l’hiver 1995 lors de la massive grogne sociale, ça n’avait pas été le cas. Sarkozy réussit donc où Juppé avait échoué. « Nous devons parler fort et d’une voix commune pour dire notre révolte », résume Jacques Papon.


Appel à manifester le 20. Cette voix commune se fera entendre lors de la manifestation _ annoncée monstre _ du 20 novembre. « Il n’est pas question pour la gauche de laisser ce gouvernement poursuivre ses attaques frontales, ses offensives libérales et conservatrices », poursuit Xavier Dumoulin. « Il faut que l’on s’autofélicite de cette union », reprend Renaud Lagrave.
« Les Français sont confrontés à un problème de pouvoir d’achat » et aux « passages en force » d’un président dont « l’état de grâce est achevé ». « Tout ça amène un mouvement social dont nous espérons qu’il va s’amplifier. »
Forcément, on se demande si cette union sacrée passera l’année, si elle sera encore valable au mois de mars pour les élections municipales. Le front commun est valable là aussi. Pas un des cinq chefs de parti ne souhaite s’étendre sur le sujet. Tout juste saura-t-on qu’« il y a des discussions en cours pour établir des listes communes » et que ces discussions « sont en bonne voie ».
« Ce n’est pas le moment de parler de ça mais oui bien sûr qu’on réfléchit ensemble sur ce sujet également », admet Alain Baché. « Comme on réfléchit d’ailleurs et au-delà à la refondation de la gauche. »
En attendant, PS, PC, Verts, PRG et MRC seront aux côtés des organisations syndicales, des salariés et des retraités lors de la manifestation du 20 novembre à Mont-de-Marsan.