Le stade du Loustau pèse sur le budget
Mont de MARSAN
Publié par cedric - le 09/04/2011

L’opposition a voté contre le budget, parce que la Ville ne veut pas l’acheter.

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Renaud Lagrave a proposé de repousser certains projets pour racheter l’ancien stade-vélodrome du Loustau. Le maire refusant, les élus d’opposition ont voté contre le budget. photo archvives N. le lièvre

Les élus montois ont décidé hier soir, comme les deux années précédentes, de ne pas changer les taux d’imposition, comme ils l’avaient exposé lors du débat d’orientation budgétaire. Les trois taxes (habitation, foncier bâti, foncier non bâti) sont restées inchangées, respectivement à 18,89 %, 18,71 % et 32,48 %. Ce qui, puisque les bases, transmises par l’État seulement le 28 mars dernier, ont progressé de 2 %, apportera une progression d’à peine 55 000 euros du produit fiscal. « Les calculs de l’État portaient sur une inflation d’à peine 1,2 %, expliqua Jean-Pierre Pinto, maire-adjoint chargé des finances, alors qu’actuellement on en est à 2,3 -2,4 %. Ce qui fait que la ville y perdra. »

L’opposition ne s’est pas rendue à ces arguments, puisqu’au moment du vote elle s’est abstenue. « Cette année comme sur les deux derniers exercices, s’en est expliqué Alain Baché (PC), nous vous avions proposé une étude pour rééquilibrer ces taux, entre celui sur la taxe d’habitation et le foncier non bâti. Vous ne l’avez toujours pas intégrée dans vos réflexions, alors que, pour nous, elle correspond à une meilleure justice fiscale, c’est pourquoi nous nous abstenons. »

 

Pour l’accession au logement

La maire Geneviève Darrieussecq répondit posément que « cette proposition n’avait pas été retenue, d’abord parce que pour les personnes en difficulté il y a des dégrèvements qui sont prévus, mais aussi parce ce rééquilibrage pénaliserait trop les propriétaires de petites maisons, comme les Castors, acquises par de nombreuses personnes aux revenus moyens. Comme nous encourageons l’accession à la propriété, nous avons préféré faire un autre choix. »

Par contre, le ton de Mme le maire ne fut plus du tout le même lorsque, après exposé des principaux chapitres du budget primitif principal par M. Pinto (lire ci-dessous), Alain Baché évoqua la souffrance au travail due à la réorganisation des services, décidée après les indications de l’audit faite en début de mandat. « Plus de 26 jours d’absentéisme de moyenne dans les services municipaux, c’est très important, explique l’élu. Il y a un manque de personnel pour les bâtiments, les services des jardins où l’on a supprimé 14 emplois sur 80, alors que le travail reste le même. Est-ce que l’on va pouvoir continuer comme cela ? »

« C’est inadmissible de parler de souffrance au travail due à notre présence et à la réorganisation, fulmina-t-elle. C’est de la démagogie, du populisme, c’est une caricature que vous faites. Cette posture-là est minable, surtout que vous attribuez cela à un manque de compétence des cadres. Les arrêts maladie ne sont pas plus importants ici que dans d’autres collectivités. » Jean-Pierre Pinto précisa en outre que le nombre de jours d’arrêt, de 26 en 2010, était déjà de 25 entre 2005 et 2009.

« Les bijoux de famille »

Et puis, juste avant le vote de ce budget, dont l’opposition contesta les chiffres en affirmant qu’ils étaient différents de ceux qu’ils avaient reçus avant les débats, c’est le stade du Loustau qui réapparut. Jean-Michel Carrère avait d’abord regretté que la ville « vende les bijoux de famille, comme la bibliothèque qui est l’ancienne mairie, le rez-de-chaussée du Théâtre qui abritait les halles, et le Loustau. Ils font partie du patrimoine de la ville et devraient rester des bâtiments municipaux. Quand on cède au privé, on ne maîtrise plus », se justifia-t-il. Au moment du vote donc, Renaud Lagrave proposa « de surseoir à statuer sur un certain nombre d’investissements programmés par la ville, afin de pouvoir acheter le terrain du Loustau, dont l’hôpital doit absolument être propriétaire pour qu’il ne soit pas délocalisé plus tard. »

Mme le maire, rappelant qu’elle avait déjà plusieurs fois expliqué sa position sur le sujet, refusa d’en tenir compte. Le budget a donc été adopté par 27 voix pour et 8 contre