Le PS veut rassembler la gauche pour « la revanche »
Publié par cedric - le 19/10/2009

RÉGIONALES. Faire front commun face à l’UMP, tel était le maître mot des socialistes landais réunis pour leur Fête de la rose, samedi à Morcenx, en présence d’Alain Rousset

Un soleil d’automne radieux, une salle comble avec quelque 800 militants et une semaine particulièrement agitée pour l’UMP… Autant dire que les conditions étaient idéales pour les socialistes landais réunis pour leur Fête de la rose, samedi à Morcenx. Au centre de ces retrouvailles, bien sûr, les élections régionales de mars prochain. Le chef de file PS en Aquitaine et président sortant, Alain Rousset, avait d’ailleurs fait le déplacement pour monter sur la tribune aux côtés des locaux de l’étape, Henri Emmanuelli et Renaud Lagrave.

Aucune révélation sur la future tête de liste socialiste dans les Landes n’a ponctué le grand meeting – le choix ne sera connu que le 3 décembre (lire par ailleurs) -, mais certains murmurent le nom du premier fédéral, qui aurait la cote pour succéder à l’historique Jean-Louis Carrère, auto-déclaré forfait pour ces élections. Le futur ex-premier vice-président du Conseil régional, en charge des Infrastructures, des Transports et de l’Intermodalité, a même eu droit à un concert de louanges. Le matin, lors du bilan des sortants, où furent soulignées les avancées concernant la LGV – presque concomitamment, 10 000 opposants à ce projet manifestaient à Bayonne – et l’A 65, mais également l’après-midi, lors des discours.

Encore des ajustements

Des prises de parole où il fut d’abord question « du rassemblement de la gauche ». « Sans exclusive », insiste Henri Emmanuelli ; « dès le premier tour », souhaite Alain Rousset. Des appels du pied lancés en direction des traditionnels partenaires du PS, dont certains, tels les Verts, se verraient bien partir seuls. Sera-ce le cas dans les Landes ? Pas sûr. Lors de la table ronde à laquelle étaient invités les responsables départementaux du Mouvement républicain et citoyen (MRC), du Nouveau parti anticapitaliste (NPA), du Parti communiste, du Parti de Gauche (PG) et des Radicaux de gauche (PRG), Jacques Papon (conseiller régional Verts) a souligné « les nombreuses avancées » du mandat actuel. Le seul à avoir demandé davantage « de clarté dans le discours du PS » étant le communiste Alain Baché.

« Les Indiens sont prêts »

Mais si les socialistes landais ont encore à réaliser quelques ajustements sur le front du rassemblement, les attaques contre la droite, elles, sont bien prêtes.

Ragaillardis par les dernières polémiques qui secouent l’UMP, le cas Jean Sarkozy en tête, les socialistes ont fustigé la politique menée par Nicolas Sarkozy, « un hyper-président qui veut se mêler de tout et nous fait les poches », assène Alain Rousset, vent debout contre le projet « dangereux » de réforme des collectivités territoriales qui « éloignera les élus du terrain et de leurs responsabilités ». Sarkozy, chef « d’une politique clanique, sectaire et de classes au profit d’une minorité nantie », entonne Henri Emmanuelli, qui dénonce « l’injustice de la politique fiscale du gouvernement », « les déficits monumentaux que présentent les finances publiques » et « la fantasmagorie du grand emprunt ».

Xavier Darcos n’est pas oublié. « Les Indiens sont prêts, lâche Renaud Lagrave, en référence aux propos tenus voilà plusieurs années par la tête de liste UMP en Aquitaine, qui comparait le PS landais à « une réserve d’Indiens ». « À vos armes, à vos flèches, la campagne démarre », lance le premier fédéral. Le PS veut sa « revanche » après les Européennes, législatives et la présidentielle.

Auteur : élisa artigue-cazcarra
avec philippe guillaumie
e.cazcarra@sudouest.com

L’élaboration de la liste en trois temps

Parmi les cinq conseillers régionaux sortants estampillés PS (Martine Hontabat ayant été exclue du parti en 2008), on sait déjà que Jean-Louis Carrère et Janine Jarnac ne repartiront pas. Restent donc Stéphane Delpeyrat, André Drouin et Maria Lavigne. Ceux-ci et les autres devront déposer leur candidature entre aujourd’hui et le 30 octobre. Deuxième temps, l’adoption des listes par le conseil fédéral du parti socialiste, le 23 novembre. La décision finale appartiendra aux militants qui se prononceront par vote le 3 décembre.