Le PS ne veut pas en laisser une miette
Publié par cedric - le 11/03/2011

Un seul des 15 sièges à renouveler n’est pas à gauche. Le PS en fait un enjeu quand la droite y voit une porte ouverte.

 

Une certitude au matin du 28 mars : le Conseil général des Landes demeurera à gauche. Sur les 15 cantons renouvelables les 20 et 27 mars, seul celui de Gabarret échappe aux socialistes. Le PS, parti en campagne dès octobre, sans se préoccuper d’éventuelles alliances, a à cœur de récupérer ce territoire, perdu en 1998, et de réaliser par là même le grand chelem. Objectif assumé par le premier fédéral du PS, pour qui « la droite parlementaire dans les Landes doit être battue ». Les Landais seront ainsi, de l’avis de Renaud Lagrave, « mieux protégés et iront de l’avant avec la gauche ».

Forcément, à droite, on ne partage pas ce point de vue. Les « trois ortolans » (c’est ainsi que se définissent eux-mêmes les trois seuls élus de droite au Département) se sentent pousser des ailes. Quand bien même ils ne présentent que 14 candidats, ils verraient bien « trois à cinq cantons basculer », confiait il y a peu Alain Dudon, conseiller général UMP de Parentis-en-Born, promu chef de campagne.

 

Une droite pas assumée

La droite verrait d’un bon œil de réduire un tant soit peu l’hégémonie socialiste dans ce département, qualifiée de « sclérosante » par la présidente et maire Modem de Mont-de-Marsan. Geneviève Darrieussecq doit se souvenir qu’il y a une quinzaine d’années, l’opposition de droite était forte d’une dizaine de représentants au Conseil général, en plus de deux députés.

Reste que cette opposition aux sortants de gauche avance, en bien trop de lieux, drapée d’un virginal « sans étiquette ». Alors même qu’aux dernières régionales ou municipales ces mêmes candidats affichaient la couleur bleue « majorité présidentielle ». Voilà qui a le don d’agacer les socialistes. « L’honnêteté politique consiste à se montrer sous son vrai visage, pas à se cacher dans la grisaille du « non-étiquettisme » », tempête Henri Emmanuelli.

Car si à droite on s’en défend, au PS, Renaud Lagrave l’affirme : « Cette élection, dernier vote avant la présidentielle, ne peut être que politique. » Le président Emmanuelli n’a de cesse de le rappeler à chacune de ses interventions. Transferts de compétences, compensations financières revues à la baisse, réforme territoriale : « L’État fait des économies et nous met en première ligne face au mécontentement des gens. Les collectivités locales étaient les derniers contre-pouvoirs, pour M. Sarkozy, c’est insupportable. »

 

L’enjeu montois

Ce terrain glissant, pour ne pas dire miné, « L’Alternative » – comme se nomme pudiquement l’opposition – tente à tout prix de l’éviter. Quitte à s’égarer dans des considérations mondialistes, loin des réalités des cantons retirés de la Haute Lande ou du Tursan, ou à l’inverse, à s’appesantir sur des préoccupations microlocales. Pis, à tomber dans le peu reluisant jeu des petites phrases assassines et attaques personnelles, ne contribuant guère à élever le niveau d’une campagne qui peine à intéresser et mobiliser les électeurs.

Excepté peut-être sur les cantons nord et sud de Mont-de-Marsan, où respectivement cinq et sept candidats sont en lice. Mais où le classique clivage droite-gauche monopolise le devant de la scène et occulte quelque peu les autres composantes du paysage politique. Ici, la tension est palpable. Et le risque réel, pour les socialistes, de perdre au moins un siège.

Forte d’avoir enlevé la mairie aux dernières municipales et remis ça un an après avec l’agglomération montoise, l’alliance Modem-UMP entend bien étendre son champ d’actions jusque dans l’hémicycle départemental.

Cette élection aura donc valeur de test, en perspective des prochaines élections municipales et avant des législatives où le sortant Alain Vidalies (PS) aurait tout intérêt à se méfier d’un ticket annoncé Darrieussecq-Dudon (pas nécessairement dans cet ordre).

Le bouclier socialiste sera-t-il assez solide pour résister à ce nouvel assaut de la droite en terres montoises ? Réponse le 27 au soir.