La fermeture du Manot est désormais officielle
Publié par cedric - le 17/04/2010

Après avoir tourné autour du pot pendant des semaines, la mairie a annoncé hier après-midi la fermeture de la maternelle. Les parents hurlent, l’opposition également

 

L’école du Manot fermera à la rentrée prochaine. La nouvelle, qui avait fini par ressembler à un secret de polichinelle, a été communiquée aux parents d’élèves hier. C’est Éliane Darteyron, l’adjointe à l’éducation et à la petite enfance, qui est venue l’annoncer aux quelques parents d’élèves qui avaient pu se rendre disponibles.

Olivier Bérot, un parent d’élève, s’étrangle de colère. « Alors que la décision était prise depuis fort longtemps, la mairie a appelé les parents dans la matinée pour leur signifier que l’annonce serait faite à 13 heures. La plupart ont dû l’apprendre en rentrant du boulot le soir. » De fait, les parents étaient une demi-douzaine (pour 18 élèves).

Mauvais moment

Peu nombreux donc mais remontés comme des coucous. Et c’est dans une ambiance particulièrement tendue que se déroule l’entrevue d’une vingtaine de minutes. Éliane Darteyron passe un très mauvais moment.

« Je ne m’attendais pas à ce qu’ils m’accueillent les bras ouverts, ni à ce qu’ils applaudissent », avoue l’adjointe qui, il faut le reconnaître, n’a pas manqué de courage sur ce coup-là. « C’était important que je leur annonce en personne. »

L’argumentaire de la mairie est connu. Une école avec 18 élèves, quatorze à la rentrée prochaine (aucune inscription, elles sont refusées, ne contrebalançant les départs en école primaire), ce n’est pas « rentable ». « À des moments, il faut être pragmatique », avait déclaré Geneviève Darrieussecq, lors du dernier Conseil municipal.

En fait le maire de Mont-de-Marsan suit là les préconisations des audits financier et organisationnel rendus fin 2008.

Rencontres à venir

« On ne s’attendait pas à une autre nouvelle, mais tout le monde est très en colère », soupire Natacha Jardinet, une des deux déléguées de parents. En colère sur le fond et sur la forme donc.

« À la veille des vacances, j’ai précipité ce rendez-vous, c’est quand même mieux que d’attendre la rentrée », poursuit Éliane Darteyron.

Tous les parents auront notification de la fermeture par courrier dès la semaine prochaine. « Je les rencontrerai individuellement après les vacances », poursuit l’adjointe.

Les directeurs et directrices d’écoles ont reçu un mail dès hier après-midi.

« Nous avons demandé que le maire vienne rencontrer parents et enfants après les vacances », précise Natacha Jardinet.

En attendant, Olivier Bérot continue de ruminer. « Qu’est-ce que ça veut dire de fermer une école avant de réfléchir à la carte scolaire ? C’est une volonté politique davantage qu’une volonté de service. Par ailleurs, on s’interroge sur le grand écart entre la volonté de dynamiser l’entrée ouest de la ville et l’abandon d’un service public tel que celui-ci. »

Avant de prendre effet, la décision de fermer devra être entérinée lors du Conseil municipal du 11 mai prochain. Compte tenu du rapport de force entre majorité, a priori favorable, et opposition, farouchement opposée, le vote ne fait guère de doute.

« Sur le fond, c’est une erreur et un choix politique grave que les Montois n’ont pas demandé, tempête Renaud Lagrave. Sur la forme, c’est une nouvelle illustration de la gouvernance façon Darrieussecq. On décide et après on concerte. »

Geneviève Darrieussecq a réuni la semaine passée les directeurs et directrices d’école. 19 d’entre eux, sur 21, étaient présents. À l’issue, et afin de clarifier les choses, ils ont rédigé un communiqué dont voici l’essentiel, sachant qu’il a été rédigé avant l’annonce de la fermeture faite vendredi.

Les directeurs et directrices « émettent, comme préalable à leur implication dans toute concertation, le retrait impératif de la décision de fermeture de l’école du Manot, condition nécessaire à la sérénité des débats ». Dans ce cas, ils « acceptent de participer à cette réflexion sur les secteurs scolaires mais souhaitent que celle-ci soit menée avec l’ensemble des partenaires concernés (collectivités territoriales, représentants des parents d’élèves, hiérarchie de l’Éducation nationale, personnels municipaux…) ». En outre, ils « réaffirment leur souhait que cette étude soit conduite globalement, à l’échelle de la ville, voire de la communauté d’agglomération » et pensent que cette réflexion « doit s’appuyer autant sur des données sociologiques et pédagogiques que sur les éléments chiffrés ».

Ils désirent que cette consultation « se déroule sans idée préconçue et en prenant le temps nécessaire pour aborder le fond des problèmes ». Enfin, ils ne revendiquent qu’un « rôle consultatif » qui en aucun cas ne les engage dans les futures décisions « qui restent du ressort du seul Conseil municipal ».