Une Régie municipale pour gérer l’Office de tourisme
Publié par cedric - le 26/03/2009

Minuit dix-sept minutes, l’heure de clôture des comptes, c’est ainsi que l’on pourrait résumer le Conseil municipal de mardi soir, qui aura duré près de 5 heures. Il n’est pire sourd que celui qui ne veut pas entendre, pourrait en être le sous-titre, et au pluriel en plus, au sujet de l’Office de tourisme. On en était aux délibérations n° 45, 46 et 47 (sur un total de 56), et même si la fatigue était bien présente, les différents acteurs n’avaient rien perdu de leur énergie.

Geneviève Darrieussecq parle d’une « régularisation » nécessaire, dans un dossier qui agite tout le monde, élus et associations, depuis un an. Considérant « que nous avons perdu un an à vouloir régler les choses tranquillement », en proposant de nouveaux statuts et de nouvelles missions au travers d’une « convention d’objectifs et de moyens », propositions qui ont toutes été refusées, Mme le maire a décidé de trancher.

Tollé à gauche

D’où la création par le Conseil municipal, d’abord d’un Office de tourisme, organisme à qui il confie des missions de service public local : l’accueil et l’information des touristes, la promotion touristique de la commune et la contribution à coordonner les interventions des différents partenaires du développement touristique local. Ensuite, la création d’une Régie pour le gérer.

Tollé à gauche, de la part de Jean-Philippe Guérini : « Sur le fond, quel est le problème avec l’association loi 1901 qui oblige à changer de mode de gestion » ? « Je n’ai aucun reproche à faire à l’association, rétorque le premier magistrat, mais nous voulons une politique touristique ambitieuse pour notre ville, qui est une ressource économique et en plus valorise la cité. » Dame Geneviève pointe pourtant un « manque de résultats chiffrés, d’objectifs convaincants, nombre de touristes accueillis, de visites organisées ».

« Si les élus veulent prendre la majorité, cela s’appelle de la gestion de fait », s’exclame M. Guérini. « La gestion de fait, nous la vivons actuellement, par la faute de l’association loi 1901, qui n’a jamais été chargée de cette mission par une délibération municipale, répond le maire. Ce n’est absolument pas illégal, et pas du tout une gestion de fait de faire comme nous le faisons. En revanche, les administrateurs actuels de l’OT (tous des proches ou élus de l’ancien Conseil municipal, NDLR) nous ont mis devant un fait politique. Ils ne pensent pas du tout gestion du tourisme. »

Là, Rose Lucy laisse éclater sa colère : « vous êtes de très mauvaise foi, Mme le maire, vous avez été désavouée deux fois (lors des dernières réunions de l’Office du tourisme, NDLR) et vous ne le supportez pas. » « Vous mélangez tout, Mme Lucy, c’est de l’obstruction systématique. »

Dix élus nommés

À l’arrivée, la municipalité reprend le fonctionnement de l’Office de tourisme, en créant une Régie qui en reprend la mission de service public, le personnel (5 salariés) et les locaux, qui étaient déjà assurés par la mairie. Elle a nommé dix élus dans le premier collège, en laissant deux places à l’opposition, et cinq professionnels dans le second : François Ducher (restaurant Un air de campagne), Véronique Duchet (librairie Lacoste), Fabienne Danthez (agence de voyages Landes Tourisme), Jérémie Lepère (hôtel Renaissance) et Pierre Mallet (gîtes ruraux à Benquet).

Hier après-midi, les membres de l’association Office de tourisme (président Jean-Michel Dujas, vice-président Thierry Pantel, secrétaire Thierry Godin) tenaient conférence de presse pour dire tout le mal qu’ils pensaient de cette décision. « Ils veulent passer en force et balaient d’un revers de la main des années de travail réalisé dans la convivialité et l’amitié par des bénévoles. Ce n’est pas en procédant ainsi qu’on réunira les Montois. » La guéguerre, comme dit le maire, n’est peut-être pas finie.

Auteur : Jean-Louis Hugon
jl.hugon@sudouest.com