Les rebonds du budget
Publié par cedric - le 23/01/2009

CONSEIL MUNICIPAL. Deux jours après le vote du budget primitif, l’opposition ressasse encore un certain nombre de points. Et le fait savoir via son porte-parole, Renaud Lagrave

C’était fatal. Évident. Le premier (vrai) budget primitif de la nouvelle municipalité n’allait pas passer comme lettre à la poste. Et laisser fatalement quelques arêtes en travers de gosiers opposants.

Renaud Lagrave, au nom de l’opposition, s’est donc fait plus qu’un devoir, un malin plaisir, de remonter au créneau dès hier, notamment pour rappeler « pourquoi son camp avait voté contre ce budget. Il y a d’abord les menaces sur le service public local, de la fermeture des clubs du troisième âge à celle du self du Foyer des jeunes travailleurs, sans oublier celle d’une école tout de même ! Voir qu’il n’y a plus de réserves foncières nous alerte aussi. Mais surtout, hors l’ANRU qui est plutôt un héritage de la municipalité précédente, et le stade Guy-Boniface, il n’y aurait aucun projet, aucun investissement pour notre ville. Quand on connaît les délais administratifs et surtout le contexte, voir que l’on coupe l’investissement alors que c’est au contraire maintenant qu’il faudrait être ambitieux, c’est vraiment ne pas être à la hauteur du moment que nous vivons… »

Quand deux conceptions s’affrontent face à la crise, qu’elle soit mondiale ou simplement dans les finances locales, ça donne ce grand écart.

Contrat d’agglomération

Le même écart que se plaît à souligner l’élu socialiste quand il parle encore « de ces 328 000 euros de subvention que nous avons votés pour la Régie des fêtes, alors qu’en tant que membre du conseil d’administration, j’attends encore comme tout le monde le bilan financier des fêtes de la Madeleine 2008. je l’ai demandé trois fois, j’attends encore. »

Un peu plus piquant encore, l’allusion aux sorties répétées de la majorité sur la Communauté d’agglomération du Marsan. « Qui ne reverse que 6,3 à la ville quand le produit des taxes versées par les entreprises montoises lui rapporte 9,3 millions d’euros », s’est encore plu à rappeler Geneviève Darrieussecq. Là-dessus, Lagrave veut déplacer le débat. Ou du moins annonce-t-il vouloir l’élever. « Il faut arrêter de se plaindre et en faire seulement une question budgétaire. On ne peut pas laisser à la CAM, la plateforme sociale, la médiathèque, les travaux Manot-gare et en plus demander de l’argent ! Si on veut s’emparer des projets, il faut cibler les priorités et pour cela, nous devons en débattre en Conseil municipal avant l’élaboration du projet contrat d’agglomération avec la Région… »

Ce à quoi la conseillère régionale Darrieussecq a eu tôt fait de lui répondre, dès mardi soir, qu’elle attendait d’abord pour cela « de savoir exactement où en était précisément le contrat d’agglo précédent, qui ne me paraît pas avoir été mené à bien. » Avant de repréciser qu’elle avait elle-même maintes fois sollicité Jean-Pierre Jullian (y compris en séance) pour savoir « quand allaient commencer les consultations sur le prochain contrat d’agglomération… »

Collectivités fâchées ?

Allez, encore une petite perle. Celle qui répond à l’attaque frontale comme aime à les délivrer Geneviève Darrieussecq à propos de ces 6 millions d’euros que le Conseil général aurait, selon elle, « généreusement accordés » à la mairie de Dax et à son nouveau maire, Gabriel Bellocq, socialiste, ça n’aura échappé à personne.

Et surtout pas à Renaud Lagrave. « Là, c’est un peu fort de café ! Ce sont les amis politiques de Mme Darrieussecq qui ont acheté ce terrain, à une semaine des municipales. Depuis, une société mixte a effectivement été créée avec l’agglomération, la ville de Dax et le Conseil général pour permettre d’implanter des logements sociaux. Dire que le Conseil général aide la mairie de Dax, c’est prendre les électeurs montois pour des imbéciles… »

Et leur faire prendre d’autres risques, à entendre le premier fédéral du PS… « Mont-de-Marsan est déjà fâchée avec l’agglo, on va peut-être se fâcher avec le Conseil général ! Si la manière de travailler de Mme Darrieussecq, c’est de se fâcher avec toutes les collectivités, la ville ne va pas beaucoup avancer. » C’est un spécialiste qui le dit.

Auteur : jean-pierre dorian
j-p.dorian@sudouest.com