Une vraie bataille rangée
Publié par cedric - le 25/11/2008

C’est avec exactement six minutes de retard qu’a démarré ce deuxième conseil municipal en direct (sur Radio MDM). Les limites de la technique. Mais il n’en a pas fallu beaucoup plus pour que les hostilités soient déclenchées par l’opposition, à propos du projet de délibération n° 7, portant sur une subvention exceptionnelle de 130 000 euros (en réalité 105 000 tout de suite, 25 000 en réserve) accordée au Comité des fêtes pour clôturer l’exercice 2008.

Justification de la majorité ? Aux 106 000 euros de déficit de 2007, se sont rajoutés 87 000 euros (plus 2 000 d’intérêts) d’un emprunt contracté en janvier dernier par l’équipe précédente. Dans la série « rendons à César » et devant les premiers étonnements de l’opposition, les amabilités initiales (lire par ailleurs) cédaient vite la place chez Geneviève Darrieussecq à quelques ruades dont elle est coutumière : « Nous devions notamment 150 000 euros à Oscar Chopera depuis l’an passé et c’est une facture que je voulais que nous réglions avant la fin de l’année. Tout cela, ce sont des casseroles que nous traînons. Nous nous serions bien passés de voter ce genre de subvention ! »

Plus qu’il n’en fallait pour agacer le porte-parole de l’opposition, un Renaud Lagrave annonçant lui un déficit de « 60 000 euros seulement » pour l’exercice 2007 et demandant surtout que « pour la clarté du débat et agir dans la plus grande transparence, le conseil d’administration du Comité des fêtes soit convoqué pour annoncer le résultat de l’exercice 2008. » Une fois ce vote toutefois entériné (l’opposition votant contre), venait la délibération n°8, décision modificative numéro 3 au budget. Et là, rebelote : l’opposition, via Lagrave, explique pourquoi elle va voter contre : « le coût de l’audit sur les finances d’abord (75 000 + 30 000 euros si j’ai bien lu) la subvention au Comité des fêtes donc, mais aussi la baisse de subvention de 100 000 euros au CCAS. »

Les explications fournies par madame le maire sur les économies réalisées par le nouveau directeur du CCAS n’y changeront rien. Mais font monter encore d’un cran la tension.

Tac au tac

Laquelle finit par s’évacuer brutalement quand l’élu PS Abdallah El Bakkali s’étonne dans cette même délibération des 12 000 euros dépensés pour un recrutement de personnel. Réponse a priori sans conséquence de Geneviève Darrieussecq. « Je tenais à faire appel à un cabinet de spécialistes. Pour sortir un peu des recrutements en circuit fermé que nous connaissons dans les Landes… »

Boum. Coup de tonnerre. Le temps pour Renaud Lagrave, rouge de colère, de reprendre la parole et la bataille, jusque-là plus ou moins feutrée, devient rangée, avec tac au tac intégré : « Que voulez-vous insinuer quand vous parlez de recrutement en circuit fermé ? Ça veut dire quoi ? »

G.D. « Qu’il existe un fonctionnement en circuit fermé dans certaines collectivités territoriales. »

R.L. « Vous traitez les gens qui y travaillent d’incompétents ? »

G.D. « Pas du tout. Je dis simplement que la carte politique compte autant que la compétence. »

R.L. « Vous assumerez alors. »

G.D. « Sans problème. »

Comme quoi, même avec six minutes de retard, on perd rarement son temps en ce moment au Conseil municipal montois.

Auteur : jean-pierre dorian
j-p.dorian@sudouest.com