Le GIP littoral Aquitain met l’économie littorale en perspective
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Publié par cedric - le 17/09/2013

Tout au long de ses 240 km de côte, le littoral aquitain concentre de nombreux enjeux environnementaux, humains et économiques. C'est à la réflexion et à la mobilisation des acteurs du littoral autour de ces enjeux que le GIP Littoral Aquitain travaille. Une mobilisation qui passe notamment par la rédaction de rapports et études, ainsi que l'organisation de temps de discussion et d'échange avec les acteurs. Dans ce cadre, la conférence annuelle du GIP proposait, ce jeudi 12 septembre à Bayonne, une journée d'échange entre élus, chercheurs et professionnels autour du développement économique du littoral.

«Les 30 glorieuses du littoral aquitain», c'est ainsi que l'économiste Hervé Huntzinger qualifie les 30 dernières années de notre littoral la «dynamique de développement et de croissance importante». Au regard de sa démographie, du nombre d'emplois créés ou encore du revenu net annuel de ses habitants, les chiffres sont «sans comparaison possible avec d'autres séquences littorales françaises». Cette économie, selon son analyse, repose sur «un trépied» composé d'une base productive, du tourisme et de l'attractivité démographique «permanente». Tourisme et accroissement de la population nourrissant une économie résidentielle particulièrement importante puisqu'elle occupe les 2/3 des établissements du littoral. Commerces, services, éducation, santé, administration sont donc le gros de l'économie littorale.

Grande variété des filièresPour autant, comme le considère Renaud Lagrave, Président du GIP Littoral Aquitain (et Vice Président du Conseil régional en charge du tourisme): «le littoral aquitain ne peut se contenter de cette économie présentielle, même si elle est indispensable pour la valeur ajoutée du territoire» et donc pour son attractivité auprès d'autres acteurs économiques et industriels. Car en effet, comme l'a mis en avant l'urbaniste Jean Marieu, le secteur industriel compte sur la cote aquitaine avec, en outre, une grande variété des filières représentées. On y trouve pêle-mêle, bois, papier, chimie verte, aéronautique et aérospatial, agroalimentaire, construction navale…
Pour rendre compte de la diversité des filières économiques, la table ronde de l'après-midi, a invité de nombreux acteurs économiques du littoral à rendre compte de leur activité et de leur ancrage territorial. Parmi eux, des représentants de l'industrie de la glisse, de la pêche, du tourisme via l'UCPA (Union nationale des centres sportifs de plein air) et enfin d'un secteur non encore présent sur le littoral mais qui occupe pourtant tous les esprits: les énergies marines.

Inquiétude symptomatiqueEn effet, comme l'a expliqué Marc Boeuf, le directeur de France Energies Marines, cet institut de recherche a pour but de sélectionner des sites pour expérimenter différentes technologies autour des énergies marines. Si nombre d'acteurs s'en félicitent et soutiennent le montage de projets dans ce sens, les pêcheurs à travers la voix de Serge Larzabal, Président du comité interdépartemental des pêches et des élevages marins des Pyrénées-Atlantiques et des Landes, s'en inquiètent, et d'autant plus à l'heure où «la pêche en Aquitaine est en bonne santé».
Une inquiétude, symptomatique de la délicate question des conflits d'usages et de cogestion de l'espace non seulement maritime, mais aussi plus globalement côtier et rétro-littoral. Des concurrences qui peuvent intervenir sur les utilisations de l'espace mais aussi peser sur une éventuelle spéculation foncière, et d'autant plus dans un contexte de démographie galopante. Enfin, autre enjeu de la gestion de l'espace et de l'aménagement du territoire, la préservation de l'environnement reste primordiale sur un littoral aquitain qui a su se préserver d'un urbanisme exacerbé.
Autant de considérations locales, mais dont la complexité oblige à les étudier «avec plus de hauteur qu'un SCOT ou qu'un PLU, mais bien à l'échelle de l'Aquitaine», déclare Renaud Lagrave. Une échelle que permettent les analyses du GIP. D'un point de vue opérationnel, il rappelle que le développement du littoral pourra notamment être pris en compte dans les futurs contrats de plan Etat-Régions ou dans la rédaction des prochains programmes opérationnels FEDER, désormais gérés par la Région. Dans tous les cas, cette question du développement du littoral via le prisme économique donne «un vrai sens à l'action du GIP pour les 7ans qui viennent» s'enthousiasme Renaud Lagrave. Une occasion pour lui d'annoncer officiellement le renouvellement du GIP dans ses missions par l'Etat jusqu'en 2020.

Les actes de la conférence seront prochainement disponibles sur le site du GIP Littoral Aquitain

Solène Meric pour aqui.fr

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