Trois questions à Renaud Lagrave, président du GIP Littoral Aquitain
GIP littoral Aquitain
Publié par cedric - le 27/06/2012

img_id_9668.jpgDe la pointe nord du Médoc à la Bidassoa au sud, 260 kilomètres de plages et de falaises bordent le littoral aquitain. Une richesse rare, mais fragile, très fragile… « Richesse », nous dit Renaud Lagrave, président du GIP Littoral Aquitain ( Groupement d’Intérêt Public), qui ne compte pas arrêter le développement économique et touristique du littoral engagé par Emile Biasini, président de la Miaca, dans les années 70. « Mais il faut prendre en compte les risques environnementaux », ajoute-t-il. Et les études et travaux du GIP Littoral Aquitain sont là pour ça, tel un phare pour les acteurs du littoral.

 
@qui ! : Quelle est la raison d’être du GIP Littoral Aquitain ?
Renaud Lagrave :
La Mission interministérielle d’aménagement de la côte aquitaine (Miaca), créée en 1967, a poursuivi jusqu’en 1992 son action d’aménagement du littoral aquitain. Depuis 20 ans, les collectivités réfléchissent à la manière de continuer l’aménagement du littoral tout en le protégeant des risques environnementaux. Il nous faut des études et des données pour répondre aux défis à venir. Si on avait eu des études sur l’érosion il y a 25 ans on n’aurait pas les problèmes que l’on a aujourd’hui… Mais le GIP prend fin en 2013. On doit prévoir la suite, comment continuer ? Je fais actuellement la tournée des membres du GIP pour les convaincre de prolonger la durée de vie du GIP et continuer les travaux.
@qui ! :Sur quoi portent les travaux du GIP ?
Renaud Lagrave :
Nous travaillons sur l’organisation de l’espace pour poursuivre le développement engagé par la Miaca. On se demande principalement quelles sont les perspectives touristiques avec la démographie qui augmente et l’espace public qui se raréfie ? Et ces facteurs sont autant de risques pour l’environnement. C’est pourquoi nous avons fait des études sur l’érosion il y a deux ans, cette année sur la submersion. Nous traitons aussi des sujets d’actualités comme le schéma vélo, le plan plage. Mais il y a aussi, par exemple, une étude en cours très positive sur le potentiel de certains endroits en énergie marine. On a la technologie dans ce domaine pour créer une vraie filière industrielle.
@qui ! : alors, bétonneurs ou protecteurs ?
Renaud Lagrave :
Je parlerai d’aménageurs. On peut aménager le littoral en respectant l’environnement. Développer une action économique, créer des zones d’emplois, pour avoir des logements abordables et des infrastructures comme les transports en commun. La question « Bétonneur ou protecteur » s’est posée par rapport à l’immense travail de Biasini, très critiqué par la SEPANSO. Le GIP n’a évidemment pas les moyens de Biasini, et lui n’avait pas les travaux que l’on a aujourd’hui. Difficile de racheter aujourd’hui des terrains sur le littoral pour les préserver de la construction, mais l’aménagement du littoral doit se poursuivre en tenant bien compte que cet espace fragile est très convoité.