Tribune libre de l’opposition pour le journal municipal de la Ville de Mont de Marsan
Le conseil municipal du 29 mars 2012 fut l’occasion d’un débat à la suite de la présentation du rapport de la Chambre Régionale des Comptes. Comme il est devenu habituel depuis maintenant cinq exercices budgétaires, Madame la Maire et sa majorité de droite n’ont pas manqué d’en profiter pour mettre en cause l’ancienne équipe municipale, préférant accuser plutôt que d’assumer leurs propres responsabilités face à l’endettement de la ville.
Etant donné les propos qui ont été tenus lors de cette assemblée, il nous apparaît aujourd’hui nécessaire de rétablir quelques vérités.
En 2007, l’encours de dette de la commune s’élevait à 30,4 M€. Cet endettement, contracté par l’ancienne majorité, représentait une dette de 943€ par habitant là où la moyenne nationale s’élevait à 1060€. Cet endettement raisonnable a permis à la majorité précédente de financer des projets essentiels pour Mont-de-Marsan et les Montois. Il est d’ailleurs à noter que les capacités d’autofinancement étaient à l’époque de près de 2,5 millions d’euros. Elles ne sont plus que de 1 million en 2010.
Pour se défausser, les élus de l’équipe actuelle remettent en cause les restes à réaliser de 2007. Nous sommes curieux de savoir contre quels dossiers ils auraient voté : les aménagements de Pémégnan ? La restructuration de l’école du Bourg Neuf ? La rénovation du Théâtre ? La salle du Petit Bonheur ? Ceci est peu probable car il s’agit là de réalisations reconnues par les Montois.
Entre 2008 (premier budget adopté par l’actuelle majorité) et la fin de l’année 2010, l’encours de la dette de la commune a progressé pour atteindre 35,6 M€. Dans le même temps, la commune a vendu une partie de son patrimoine immobilier pour pouvoir honorer le remboursement de sa dette et équilibrer son budget.
Depuis 2008, et ce, en pleine crise financière, la majorité a décidé de remplacer les taux fixes pour ses emprunts par des taux variables, rendant 60% de la dette montoise en produits structurés, c’est-à-dire risqués
Pour couronner le tout, le rapport de la Chambre Régionale des Comptes souligne que les deux principaux emprunts de la commune, représentant 24% de l’encours total de la dette fin 2010 sont des emprunts « toxiques ». Contractés auprès de Dexia en 2010, ces emprunts adossés à des variables extérieures à la zone Euro représentent une menace pour la commune. En cas de fluctuation des taux de change, un taux de crédit supérieur à 10% par an pourrait être appliqué à l’un de ces emprunts.
En résumé, le rapport de la Chambre Régionale appelle à la plus grande prudence mais surtout doit nous alerter sur l’avenir. Notre dette est alourdie mais en plus elle s’est allongée de six ans en l’espace de trois exercices. La majorité renvoyant ses dépenses sur les prochaines générations
Dans ce contexte, le groupe de l’opposition montoise « Ensemble pour Mont-de-Marsan » appelle les élus de la majorité à un peu plus d’humilité et de responsabilité vis-à-vis des montoises et des montois.