« Il faut que le maire apprenne la patience »
Mont de MARSAN
Publié par cedric - le 12/02/2011

316572_15707950_460x230.jpgLe porte-parole de l’opposition municipale craint pour les finances de la Ville qui, selon lui, vit au-dessus de ses moyens. Il redoute que la dette n’explose.

Jeudi soir les orientaions budgétaires ont donné lieu comme il se doit, à débat. Renaud Lagrave n’a pas donné sa langue au chat. « Sud Ouest. » Vous avez pointé le taux d’absentéisme parmi le personnel municipal, soit 26 jours par an et par agent. Quel était le sens de cette remarque ?

Renaud Lagrave. Je suis très inquiet par rapport à cet absentéisme et les milliers d’heures supplémentaires qui vont avec. On nous a répondu que c’était lié à l’allongement de l’âge de la retraite. Visiblement, il y a de la souffrance au travail. Je ne souhaite pas stigmatiser mais il y a des raisons à ça. Un audit nous aurait éclairés là-dessus. Probablement y a-t-il trop de départs en retraite non remplacés.

Une autre de vos interventions a porté sur les acquisitions foncières…

Hors Anru et Bosquet, il n’y en a pas alors qu’on en aurait bien besoin. Pour des logements sociaux en particulier. Depuis trois ans, je le dis. La commune ne se rend pas propriétaire de lieux importants comme le Loustau, l’ancienne prison, les friches commerciales, les bâtiments de l’État. À l’époque, quand l’Armée a quitté Bosquet, on ne s’est pas longtemps posé la question de racheter ces 13 hectares. Pire que ça, la tendance est à la vente, de la bibliothèque, de la Régie des fêtes et pourquoi pas des halles. On est obligés de vendre les bijoux de famille.

Selon vous, la dette va exploser…

Elle explose déjà et ça va continuer. Les 5 millions d’euros pour l’école Saint-Médard, par exemple, on va les trouver où ? C’est pour ça que j’ai demandé un prévisionnel détaillé. À la Région, on a fait un plan d’investissements jusqu’en 2014. Là on empile mais on ne sait pas combien ça fait à l’arrivée.

Quelles solutions préconisez-vous ?

Aujourd’hui, on sabre dans le fonctionnement sans tenir compte des besoins des gens. Je n’ai toujours pas digéré la fermeture de l’école du Manot. Il faut tout mettre sur l’emploi. Les investissements, il faut continuer à les soutenir mais probablement faut-il en ajourner certains et revenir aux fondamentaux que sont les écoles et l’Anru. L’embellissement de la ville, tout le monde est pour, mais ce n’est pas la priorité. Lors des trois prochains exercices, il faudra faire des choix. En ce moment, on vit au-dessus de nos moyens.

Geneviève Darrieussecq déplore qu’on lui mette des bâtons dans les roues. Elle visait clairement les conseils général et régional…

Elle apostrophe systématiquement le Conseil régional sur le contrat d’agglomération qui est en cours d’élaboration. À la Région, on fonctionne en mode projets. C’est pour ça que ça prend du temps. La dernière fois, on a finalisé le contrat d’agglo d’Agen et ça s’est fait après 10 mois de travail. On n’est pas un tiroir-caisse à la Région. J’aimerais bien qu’elle nous dise sur quels dossiers on lui a mis des bâtons dans les roues… Sur la médiathèque, on est venus, sur le stade Guy-Boniface aussi. Et la salle Dorgambide et l’Anru ? On peut aussi le dire du Département. À Bosquet, il a participé pour les Archives, le CAUE, l’Adil, la Maisondes communes…

Geneviève Darrieussecq serait donc paranoïaque ?

Non, elle est juste très pressée. Il faut qu’elle apprenne la patience. Il y a un temps pour tout. D’abord on prépare les dossiers, ensuite vient l’arbitrage politique. Là, les dossiers n’ont même pas été débattus en Conseil communautaire. Alors qu’elle ne vienne pas nous donner des leçons.