Contre la privatisation de GDF
points de vue
Publié par cedric - le 12/09/2006

GDF. Les parlementaires et la fédération des Landes du Parti socialiste se mobilisent contre le projet de fusion avec le groupe Suez

Le PS landais part en guerre contre la privatisation

: Lionel Niedzwiecki


Depuis Paris mais aussi dans les Landes, le Parti socialiste a décidé de mener une véritable « bataille politique » contre la privatisation de GDF. Premier signe tangible : la « guerilla » engagée sur le terrain parlementaire avec le dépôt de plusieurs dizaines de milliers d’amendements, dans le cadre de l’examen du projet de loi à l’Assemblée nationale. Une initiative controversée sur laquelle est longuement revenu, hier, Henri Emmanuelli. Entouré de Renaud Lagrave, le premier fédéral du PS landais, du député Alain Vidalies et du sénateur-maire de Mont-de-Marsan Philippe Labeyrie, M. Emmanuelli a balayé les accusations d’obstruction au débat démocratique. « A la lumière de ce qui s’est passé lors du débat sur le CPE, nous n’avions pas le choix. A moins de courir le risque que la loi soit adoptée au détour d’un article, sur les coups de 4 heures du matin. De toutes façons, le gouvernement avait l’intention d’utiliser le 49.3. Pour masquer le fait qu’entre soixante et quatre vingts députés de l’UMP sont opposés à ce projet. » Pour les parlementaires landais, l’affaire est « très grave » dans le contexte d’une crise énergétique aiguë. « Sécurité de l’approvisionnement, nature de la production, répercussion sur le pouvoir d’achat des ménages et compétitivité des entreprises : ce sont des actionnaires privés qui décideront de tout. Ils ne résisteront pas à l’appât du gain illimité », prédit le président du Conseil général.


Hausse des tarifs. Alain Vidalies, lui, s’interroge : « Pourquoi la fusion maintenant ? Les réponses du gouvernement varient : d’abord la protection contre les tentatives d’OPA, ensuite la sécurisation de l’approvisionnement, enfin l’élargissement de la surface de GDF. Aucune de ces explications ne résiste à un examen sérieux. »
Les élus du PS craignent par dessus tout une hausse des tarifs pour les ménages et les entreprises. « Nous ressentons les premiers effets de la libéralisation du marché de l’électricité, constate Henri Emmanuelli. Des sociétés landaises, qui ont choisi de se fournir dans le secteur privé, sont confrontées à une hausse spectaculaire des tarifs. Leurs coûts de production s’envolent. Les Landais doivent bien avoir à l’esprit que cette affaire les concerne au plus haut point. »
Dans les semaines qui viennent, le Parti socialiste a l’intention de le leur rappeler. Des distributions de tracts ont commencé sur les marchés le week-end dernier. Une action commune avec les associations de consommateurs, les syndicats et les autres formations de gauche n’est pas à exclure.