GDF. — Les parlementaires et la fédération des Landes du Parti socialiste se mobilisent contre le projet de fusion avec le groupe Suez
Le PS landais part en guerre contre la privatisation
: Lionel Niedzwiecki |
Depuis Paris mais aussi dans les Landes, le Parti socialiste a décidé de mener une véritable « bataille politique » contre la privatisation de GDF. Premier signe tangible : la « guerilla » engagée sur le terrain parlementaire avec le dépôt de plusieurs dizaines de milliers d’amendements, dans le cadre de l’examen du projet de loi à l’Assemblée nationale. Une initiative controversée sur laquelle est longuement revenu, hier, Henri Emmanuelli. Entouré de Renaud Lagrave, le premier fédéral du PS landais, du député Alain Vidalies et du sénateur-maire de Mont-de-Marsan Philippe Labeyrie, M. Emmanuelli a balayé les accusations d’obstruction au débat démocratique. « A la lumière de ce qui s’est passé lors du débat sur le CPE, nous n’avions pas le choix. A moins de courir le risque que la loi soit adoptée au détour d’un article, sur les coups de 4 heures du matin. De toutes façons, le gouvernement avait l’intention d’utiliser le 49.3. Pour masquer le fait qu’entre soixante et quatre vingts députés de l’UMP sont opposés à ce projet. » Pour les parlementaires landais, l’affaire est « très grave » dans le contexte d’une crise énergétique aiguë. « Sécurité de l’approvisionnement, nature de la production, répercussion sur le pouvoir d’achat des ménages et compétitivité des entreprises : ce sont des actionnaires privés qui décideront de tout. Ils ne résisteront pas à l’appât du gain illimité », prédit le président du Conseil général.
Hausse des tarifs. Alain Vidalies, lui, s’interroge : « Pourquoi la fusion maintenant ? Les réponses du gouvernement varient : d’abord la protection contre les tentatives d’OPA, ensuite la sécurisation de l’approvisionnement, enfin l’élargissement de la surface de GDF. Aucune de ces explications ne résiste à un examen sérieux. »
Les élus du PS craignent par dessus tout une hausse des tarifs pour les ménages et les entreprises. « Nous ressentons les premiers effets de la libéralisation du marché de l’électricité, constate Henri Emmanuelli. Des sociétés landaises, qui ont choisi de se fournir dans le secteur privé, sont confrontées à une hausse spectaculaire des tarifs. Leurs coûts de production s’envolent. Les Landais doivent bien avoir à l’esprit que cette affaire les concerne au plus haut point. »
Dans les semaines qui viennent, le Parti socialiste a l’intention de le leur rappeler. Des distributions de tracts ont commencé sur les marchés le week-end dernier. Une action commune avec les associations de consommateurs, les syndicats et les autres formations de gauche n’est pas à exclure.