article paru dans Sud ouest
points de vue
Publié par cedric - le 13/05/2006
PS. Razzye Hammadi, président des Jeunes socialistes, était avant-hier à la salle Brassens, face à un auditoire clairsemé

L’appel des jeunes

: Lionel Niedzwiecki




Razzye Hammadi, avant-hier soir à la salle Brassens : « Porter le fer des valeurs »
PHOTO NICOLAS LE LIEVRE

En accueillant avant-hier soir Razzye Hammadi à la salle Georges-Brassens, Renaud Lagrave, le premier secrétaire du PS landais, n’a pas caché sa déception de voir une assistance clairsemée. La venue du président national des Jeunes socialistes n’a pas attiré la grande foule et la moyenne d’âge du public était plutôt élevée. Mais ces bémols ont vite été balayés par l’énergie du discours de Razzye Hammadi, qui a donné à cette assemblée générale du projet socialiste un relief, qui avait, par exemple, cruellement fait défaut à la précédente étape de Villeneuve-de-Marsan.
Après avoir chaleureusement remercié Henri Emmanuelli et Alain Vidalies (présents tous deux) dont « le logiciel socialiste est resté intact », le président du MJS est entré sans détour dans le vif du sujet. « La droite a décidé de mener une guerre contre sa jeunesse. Depuis trente ans, la jeunesse de ce pays n’est pas considérée comme une richesse mais comme une charge. Et pis encore, comme un risque. Il est temps de dire stop et de proposer une alternative »
Directement visée : la logique libérale, qui « prend la jeunesse comme variable d’ajustement ». Pour Razzye Hammadi, la question de la jeunesse est d’abord « civilisationnelle ». « Pour la première fois dans l’histoire, les jeunes sont minoritaires sur les cinq continents. Pour la première fois dans l’histoire, notre génération vit moins bien que celle de ses parents. »


Pacte républicain. Le président de MJS jette les bases d’un nouveau « pacte social et républicain ». Il met en avant l’éducation, la recherche et la formation professionnelle, « moteurs de la croissance et garants du lien social ». La recherche bien sûr, « car l’innovation crée de l’emploi en développant de nouveaux marchés. ». L’éducation aussi, « qui ne doit pas s’arrêter au périmètre de l’école ». La méthode s’appuie, elle, sur la notion de contrat : « Pas de droits sans devoirs, pas de devoirs sans droits. Il faut que nous portions le fer des valeurs ».
Parmi les propositions phares des jeunes socialistes, l’allocation d’autonomie pour tous les jeunes. Razzy Hammadi récuse l’idée d’une allocation de rupture mais plaide pour une aide généralisée et solidaire. « Il n’est pas normal qu’aujourd’hui, des jeunes travaillent pour payer leurs études et leurs logements. Il n’est pas normal que des jeunes en voie d’insertion professionnelle ne puissent pas financer leurs déplacements. Au drame social que vit la jeunesse, réponse sociale. »
Dans son discours de clôture de la réunion, Henri Emmanuelli a quelque peu tempéré l’ardeur de Razzy Hammadi tout en saluant sa fidélité à ce qui fonde l’identité de la gauche : le principe d’égalité. Remarquant au passage, qu’à l’inverse de la génération de 68, celle d’aujourd’hui ne veut pas échapper au système mais au contraire, frappe à la porte pour y trouver sa place.