article paru dans Sud Ouest
points de vue
Publié par cedric - le 04/05/2006
PS. Loin du vacarme de la course à l’investiture, la fédération landaise multiplie les assemblées générales sur le projet 2007

Campagne de fond
: Lionel Niedzwiecki
 
Renaud Lagrave, le premier secrétaire de la fédération des Landes, le répète à l’envi : le projet, rien que le projet. Pas question ici de céder aux affres de la course à l’investiture qui agite le microcosme politique. Le PS landais aborde la course à la présidentielle sur le registre programmatique : six assemblées générales du projet à l’agenda ! Sans doute un record en France. « Dans les autres départements, si l’on en tient deux, c’est le bout du monde », soupire Renaud Lagrave.
Ce n’est donc pas dans les réunions landaises qu’il faut aller chercher la petite phrase assassine ou les soutiens ostensiblement affichés aux candidats à l’investiture. Ainsi, vendredi dernier à Villeneuve-de-Marsan, pour la venue de la députée européenne Françoise Castex, les noms de Ségolène Royal, de Jack Lang ou de Lionel Jospin n’ont même pas été prononcés. A croire que la fédération des Landes vit dans une bulle, à l’écart du vacarme et des flonflons du bal des prétendants.

Question centrale. Pourtant le thème choisi pour cette assemblée générale renvoie à une intense période de troubles internes : l’Europe. Chacun a encore en mémoire les divisions qui ont éclaté au sein du parti sur le Traité constitutionnel européen. « Il ne faut pas être traumatisé par ces divisions, lance d’emblée Françoise Castex aux 150 militants attablés dans la salle polyvalente de Villeneuve à l’invitation de Maryvonne Florence, la secrétaire de section. N’oublions pas que cette question a passionné l’ensemble de la gauche, qu’elle a donné lieu à d’intenses débats politiques. Ce sera encore une question centrale en 2007. »
Françoise Castex a défendu le « non » à la constitution. Elle ne le regrette pas, bien au contraire. Les faits lui donnent raison : la directive Bolkenstein qui a resurgi, le budget qui rétrécit comme une peau de chagrin, l’harmonisation sociale toujours en panne. « Plus que jamais, nous ne devons rien céder sur nos principes. Ce qui est dit dans un pays peut avoir de l’écho dans d’autres. Il ne faut renoncer à rien sur l’Europe sociale dans notre projet pour la présidentielle. »

Clivages. Les militants acquiescent. Sous forme de petits papiers rédigés entre deux plats, ils interrogent la parlementaire sur le fonctionnement des institutions, la directive sur les services, les positions du PSE (Parti socialiste européen). La candidature à la présidentielle vient quand même sur le tapis : « Le PS peut-il présenter un candidat du camp du oui ? » Françoise Castex répond par l’affirmative : « Il faut dépasser ce clivage. Même s’il a soutenu le oui au référendum, le candidat socialiste doit avoir compris le vote du non et apporter les bonnes réponses. » La députée européenne met aussi en garde : « Il y a un décalage entre les élus, les directions des partis et l’aspiration des peuples. »
Au final, les militants ne sauront pas si Françoise Castex soutient Ségolène, Laurent ou Lionel. Ce n’est pas le sujet. Elle soutient l’Europe sociale. C’était là l’essentiel.