«Tournons l’Aquitaine vers l’Océan »
giplittoral
Publié par cedric - le 13/11/2013

Tribune libre parue dans le Journal Sud Ouest

L’échelle régionale est le périmètre légitime et pratiqué pour la gestion intelligente et pertinente des questions littorales et maritimes, en étroite collaboration avec les pouvoirs publics à tous les niveaux, les acteurs économiques et les associations de protection de l’environnement. En Aquitaine, c’est ce constat qui a fondé la nécessité de créer puis de reconduire le GIP Littoral aquitain de 2014 à 2020, après cinq premières années de montée en puissance.

Face aux défis démographiques, économiques, sociaux, écologiques et dans le domaine de la gestion des risques, la collaboration entre l’État et tous les niveaux des collectivités est indispensable pour combiner les compétences de chacun. Réflexion, vision et cadrage régional d’une part, actions et projets de terrains d’autre part : la dynamique de travail engagée en Aquitaine, et dans beaucoup d’autres régions, démontre l’intérêt des démarches concertées pour la mer et le littoral.

Le défi démographique dans les territoires littoraux, c’est un taux de croissance de 1,5 % par an en Aquitaine par exemple, soit près de 7 000 nouveaux arrivants chaque année. Il serait illusoire de vouloir strictement contenir cette évolution, qui pose la question du foncier, du logement, de l’emploi, des services publics et des équipements. Ces questions sont éminemment sociales, avec le devoir de loger toutes les catégories de populations résidentes ou désireuses de s’établir, tout en améliorant la protection des milieux naturels et la qualité de l’eau.

L’accompagnement d’une urbanisation économe de l’espace par la loi littoral, malgré un consensus sur les objectifs, a connu une mise en application très lente et parfois incomplète. Après plusieurs décennies de mise en place, il convient désormais de prendre nos responsabilités à l’échelle régionale et locale, avec une appropriation des principes de la loi et une application adaptée aux enjeux dans chaque région.

Parallèlement, plus de 2 200 hectares de terrains partiront à la mer d’ici à 2040. Le défi de la gestion du risque d’érosion est relevé : tous les territoires touchés frontalement par l’érosion, de la pointe du Médoc à la Bidassoa, mettent en application à l’échelle locale les nouveaux principes de gestion de la bande côtière : lutte active dure ou douce, évolution naturelle surveillée ou repli stratégique.

Le défi économique impose une nécessaire diversification des activités et le développement de l’emploi, l’accélération de l’innovation, tout en consolidant les activités traditionnelles et les activités portuaires. Enfin, il est nécessaire d’adapter l’offre touristique, dans un contexte de plus en plus concurrentiel. Dans le domaine du tourisme, le travail expérimental mené à Audenge, Mimizan et Bidart montrera qu’il est désormais question d’imaginer les stations littorales du futur, où visiteurs et résidents permanents cohabiteront, en bénéficiant d’aménagements durables faisant la part belle aux modes de déplacement alternatifs à la voiture, dans un cadre naturel préservé. Dans les domaines d’activités traditionnelles des territoires littoraux, tels que le tourisme, le potentiel économique de l’Océan est extraordinaire.

Alimentation, énergie, biotechnologies, ressources minérales, transports… il nous revient désormais d’acter dans l’ensemble des cadres politiques et financiers régionaux l’ambition maritime de la France et de l’Europe, en tournant nos regards vers l’Atlantique et en appuyant la stratégie d’innovation aquitaine sur la croissance bleue.

Pour en savoir plus : www.littoral-aquitain.fr. contact@littoral-aquitain.fr (1) Vice-président du Conseil régional d’Aquitaine en charge du tourisme. Président du groupement d’intérêt public Littoral aquitain.

renaud lagrave

Vice-président du Conseil régional d’Aquitaine (1)

«Tournons l’Aquitaine vers l’Océan »